28 septembre 20218 Minutes

Comment soulager les symptômes du covid long de manière naturelle ? Par la respiration !

Respiration, affections respiratoires et coronavirus

La respiration, phénomène perpétuel qui a trait au vivant, est pratiquée de manière ritualisée depuis la nuit des temps : récitation de textes sacrés, rosaires, sourates, mantras… Elle est étudiée de façon clinique depuis les origines de la science, mais très largement sous-estimée.

En clinique, beaucoup de pathologies sont liées à la respiration. C’est une constante clinique vitale dont le fonctionnement autonome est conjoint à celle du cœur, à la circulation du sang et des liquides du corps (sang veineux, liquide lymphatique, cérébro-spinal, nerveux, intra et extracellulaire).

L’infection au coronavirus porte principalement atteinte au système respiratoire avec un ensemble bien défini de symptômes constituant ce que l’on appelle un syndrome grippal, qui correspond en fait à une réaction de défense du corps. De manière générale, l’organisme se défend par :

  • une modification temporaire de sa température qu’il élève de quelques degrés : la fièvre,
  • une modification de la respiration : dyspnée,
  • des réactions secondaires générales : frissons, maux de tête et douleurs musculaires diffuses (myalgie),
  • souvent associées à une sensation de fatigue globale.

La respiration joue un rôle important dans la régulation des fonctions immunitaires. Dans une certaine mesure, la sensation de « manquer d’oxygène » est paradoxale : elle ne correspond pas à la bonne information. Effort physique, débit de parole prolongé, infection respiratoire sans désaturation majeure : la plupart du temps, vous ne manquez pas d’oxygène. En réalité, cette sensation est liée à un excès de sensibilité des récepteurs chimiques du sang (chémorécepteurs). Maintenant que vous le savez, vous pouvez maîtriser votre respiration pour la ralentir, et permettre une meilleure perfusion (apport en oxygène aux tissus du corps). Après une légère sensation de manque, en 10 minutes de respiration nasale, lente, subtile, diaphragmatique profonde, vous équilibrerez votre système nerveux et nourrirez vos cellules au mieux.

Les symptômes du covid long

Le virus responsable de la covid-2019 puis 2020 et 2021, présente la particularité de pouvoir toucher toutes les cellules du corps. Avec son récepteur ACE-2, les cibles cellulaires sont multiples, tous les tissus peuvent être touchés, et en particulier les parois des vaisseau sanguins… affectant ainsi le fonctionnement de tout le corps.

Bien que 99,7% des personnes ayant eu une infection naturelle au COVID soient encore en vie, certaines d’entre elles présentent des symptômes diffus pouvant toucher tous les systèmes, et en particulier le système vasculaire et pulmonaire, sur une longue durée…de 3 mois à un an…voire plus.

Les critères retenus pour la reconnaissance d’une affection de type covid long peuvent être :

  • la persistance de symptômes cardiovasculaires et respiratoires survenus après une primo-infection (essoufflement, dyspnée, tachycardie jusqu’à 180 bpm…)
  • des douleurs dans la poitrine, les bras ou les jambes, augmentées à l’effort
  • une asthénie (Fatigue pathologique)
  • une syncope à l’effort
  • des étourdissements ou une fatigue mentale

10 à 30% de personnes ayant eu une infection à la covid entre 2019 et 2021 présentent ces symptômes. Les femmes de 20 à 50 ans sont les plus touchées par cette affection. (Source)

La vitesse de notre respiration joue sur nos émotions. Dans le cadre d’un covid long, le contexte anxiogène est très présent dans la mesure où l’état fluctue sans que le patient ne comprenne ce qui déclenche ou soulage précisément les symptômes. Ceux-ci sont fluctuants, avec des aggravations temporaires possibles.

Chaque personne affectée d’un covid long réagit différemment, et le système nerveux autonome se trouve dans un état de fonctionnement désadapté, appelé «dysautonomie» : battements cardiaques très rapides au repos, sueurs froides allongé au calme et au chaud, sensation de chaleur dans un endroit tempéré, étourdissement et perte d’équilibre lors de changement de positions simples, etc…

Or, la respiration joue aussi un rôle important dans l’équilibre nerveux, de cette manière nous pouvons le contrôler.

De récentes études ont démontrées la possibilité de diminuer les symptômes du covid long et l’état de santé des patients par des exercices de respiration…

Les exercices

Cette dernière s’évalue de manière clinique classique (fréquence, oxymètre de pouls, …). Sa qualité est évaluée avec un chronomètre en recherchant la durée naturelle d’une apnée après expiration. C’est le test du BOLT (Body Oxygen Level Test).

 

Procéder comme suit :

Calme, au repos, inspirer de manière naturelle par le nez.
Expirer de manière naturelle par le nez,
Boucher le nez en le pinçant avec les doigts.
Reprendre la respiration dès la première sensation d’une envie de respirer, ou dès la première contraction réflexe du diaphragme.

La durée en secondes vous donne une indication de la qualité de la respiration, de la tolérance d’une dyspnée au corps et à l’effort, et indirectement, du niveau de sensibilité des chémorécepteurs du sang.

 

  • Dans le cadre d’un score de BOLT de 3 à 10 secondes, pratiquer les exercices de respiration suivants, 3 à 5 minutes toutes les heures la première semaine, puis 5 à 10 minutes toutes les heures à partir de la semaine suivante.

Assis, au repos, respirer calmement par le nez,

Effectuer une apnée volontaire de ½ du BOLT toutes les deux respirations.

Exemple : pour un BOLT score de 4 secondes, effectuer une apnée de 2 secondes tous les deux cycles de respiration, après l’expiration.

Maitriser les bâillement, soupirs et envie de respirer plus fort pour tolérer cette légère « sensation de manque ».

Pratiquer Brhamari « Le chant de l’abeille » : au moins une minute dix fois par jour, puis, à chaque fois que vous respirez…

Prolonger votre expiration en effectuant le son « hummm » bouche fermée, dents légèrement en contact, pour sentir la vibration se propager dans les os du crâne et le nez via les dents.
Comme la vibration d’un diapason.

Cet exercice très puissant vous permet d’augmenter de façon importante la qualité de votre immunité. Il fait vibrer les cavités nasales, nourrit les muqueuses et apaise le système nerveux grâce à l’expiration prolongée. Profitez d’un temps de relaxation de 20 minutes au moment du coucher, avec une respiration lente, subtile, diaphragmatique profonde (Faible volume ventilé : grande relaxation).

Et dormez la bouche fermée !

 

  • Pour un BOLT score de 10 à 15 secondes, les exercices peuvent être directement pratiqués 5 à 10 minutes d’affilée, 5 fois par jour, en marchant doucement si cela est toléré.

Votre BOLT va fluctuer, il ne peut augmenter que de 1 à 4 secondes maximum par semaine. Le meilleur moyen de l’évaluer est de vous tester le matin au réveil et le soir au coucher.

Bonne régénération !

 

Alban Orin D.O, Instructeur Certifié Oxygen Advantage et Buteyko Breathing Method